Theia, digitalisez vos évaluations

Étudiante suivant un examen en ligne sur ordinateur, observée via webcam dans le cadre d’un dispositif de proctoring. Illustration de la surveillance à distance encadrée par l’intelligence artificielle et la réglementation européenne (IA Act).

Que change concrètement l’IA Act pour le proctoring ?

Le

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Flavien REILLE

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La surveillance par webcam et micro, plus communément appelée proctoring, est principalement utilisée pour encadrer les épreuves organisées à distance.
L’essor de l’intelligence artificielle permet désormais d’automatiser partiellement, voire totalement, l’analyse de cette surveillance.

Le règlement européen sur l’intelligence artificielle (AI Act), publié le 1er août 2024, entrera entièrement en vigueur en août 2026. Son objectif est d’encadrer le développement et l’utilisation des systèmes d’IA en Europe, en particulier dans les domaines sensibles tels que l’éducation et l’évaluation des apprenants.

Quel impact ce nouveau cadre aura-t-il sur les pratiques de proctoring et sur la conformité des établissements qui y ont recours ?

1. Qu’est-ce que le proctoring, et quelles en sont les différentes formes ?

Le proctoring désigne l’ensemble des dispositifs techniques permettant de surveiller un examen à distance.

Selon le niveau d’automatisation, il peut s’agir d’une supervision humaine, d’un système d’analyse algorithmique, ou d’un modèle d’IA capable de détecter des comportements suspects. Dans tous les cas, il vise à garantir l’intégrité académique et la crédibilité des évaluations.

Tous les modèles ne présentent pas le même niveau de contrôle, ni les mêmes risques.
Voici une vue d’ensemble :

Type de proctoringDescriptionExemple d’usageNiveau d’automatisationRisques principauxNiveau de risque IA (IA Act)
Proctoring – Humain en directLe surveillant contrôle les candidats en direct via webcam et microExamens oraux / petits effectifs / concours professionnelsFaible
(pas d’IA)
Erreurs humaines, fatigue, coût élevéFaible / non concerné
Proctoring – Différé (humain a posteriori)Les sessions sont enregistrées puis vérifiées ensuite par un surveillantFormations continues / certifications asynchronesFaible – MoyenIntrusion dans la vie privée, stockage des données sensiblesFaible à modéré
IA Proctoring automatiséIA détectant automatiquement les comportements suspects.Examens à grande échelle / universités / concours nationauxÉlevéFaux positifs, biais algorithmiques, surveillance disproportionnée.Haut risque (IA Act)
Proctoring – Hybride (IA + supervision humaine)L’IA signale les anomalies, qu’un surveillant humain valide ou rejetteExamens certifiants ou concours à grand volume de candidatsMoyen – ÉlevéCharge de validation, dépendance au modèle IA, « biais potentiels« Haut risque (IA Act)
Proctoring léger / intégré LMSAuthentification, suivi des activités et verrouillage de l’écran sans analyse vidéoContrôles continus / quiz en ligne / évaluations open-bookFaible – MoyenContournement technique possible, fiabilité limitéeFaible à modéré

2. Le proctoring face à l’IA Act

Le règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA Act) classe comme à haut risque les systèmes utilisés pour l’évaluation, la notation ou la sélection d’apprenants.
Les solutions de proctoring automatisé qui analysent les visages, gestes ou comportements entrent dans cette catégorie.

Les obligations clés pour les établissements

Pour garantir la conformité du proctoring au cadre européen, les établissements doivent :

  • Vérifier la fiabilité et la transparence de l’outil avant son déploiement ;
  • Assurer une supervision humaine à chaque étape du processus ;
  • Documenter les critères éthiques et techniques utilisés par l’IA ;
  • Informer clairement les candidats sur la collecte et le traitement de leurs données.

Le proctoring reste autorisé, mais son utilisation doit être encadrée, documentée et transparente.

3. Les enjeux éthiques et pédagogiques

Le proctoring reste un levier technologique précieux, à condition d’être utilisé avec discernement et dans une logique de confiance.
S’il contribue à garantir l’intégrité académique, il soulève aussi des enjeux liés à la protection des données personnelles, à la fracture numérique et à la confiance pédagogique.

Conformément au règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA Act), qui classe certains systèmes parmi les IA à haut risque, les établissements sont encouragés à adopter une approche équilibrée, entre innovation, conformité et équité.
Utilisé dans une démarche d’évaluation responsable, le proctoring peut devenir un véritable levier d’amélioration continue et de qualité académique, tout en préservant la confiance des étudiants.

4. Quelles alternatives existent sans recours à l’IA ?

Le proctoring est un outil de la chaîne d’évaluation. D’autres éléments anti-fraude permettent de sécuriser les épreuves, en alternative ou en complément :

  • Filtrage IP : restreint l’accès aux réseaux autorisés.
  • Évaluations continues ou formatives : réduisent la pression liée aux épreuves uniques.

Conclusion : Vers une stratégie d’évaluation globale et conforme à l’IA Act

Ces approches, souvent complémentaires, contribuent à renforcer la fiabilité des examens, tout en respectant la diversité des contextes pédagogiques.

Le proctoring automatisé, bien qu’efficace, appartient désormais au champ des IA à haut risque, selon le cadre européen. Son usage ne doit donc pas être exclu, mais intégré à une stratégie d’évaluation globale, qui valorise la fiabilité, l’équité et la transparence.

Comment bâtir une stratégie d’évaluation conforme et durable à l’ère de l’IA ?

Les établissements qui souhaitent allier performance technologique et conformité peuvent s’appuyer sur des modèles d’examen digitaux en présentiel, combinant BYOD encadré, supervision humaine et outils sécurisés.
Réduire la fraude ne signifie pas accroître la surveillance : il s’agit d’équilibrer innovation, confiance et pédagogie.

En intégrant le proctoring dans une démarche cohérente, conforme à la réglementation européenne (IA Act) et axée sur la confiance, les institutions peuvent transformer la contrainte réglementaire en levier de qualité académique et d’innovation.

Vous repensez votre stratégie d’évaluation ?

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Parlons-en ensemble et dessinons une stratégie qui vous ressemble.

Auteur

Flavien REILLE
Flavien Reille est le CEO de THEIA. Expert de la transformation numérique dans l’enseignement supérieur, il œuvre pour accompagner les établissements dans la digitalisation et la sécurisation de leurs évaluations.
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